Retour au haut de la page

Nous avons sélectionné Ontario pour vous. Ce n’est pas le bon lieu? Vous pouvez le changer à tout moment.

À quelles informations se fier en matière financière? - SFL - DSFRI

À quelles informations se fier en matière financière?

Nous avons accès à des informations financières chaque jour plus nombreuses qui sont susceptibles d’influencer nos décisions. Devant un tel déluge, il n’est pas toujours facile de naviguer.

16 mai 2023

Lorsqu’il est question de finances personnelles, il semble bien qu’une information abondante ne soit pas une condition suffisante pour prendre des décisions éclairées. En matière de placements, par exemple, plusieurs études montrent que les investisseurs individuels obtiennent généralement des rendements moyens inférieurs à ceux des indices de référence – et ce, malgré un accès de plus en plus grand à des informations de différentes sources pour les guider. 

Graphique comparant le rendement moyen obtenu par les investisseurs individuels et celui de l’indice S&P 500 pour différentes périodes. Sur un an, le rendement des investisseurs individuels est d’environ 7% et celui de l’indice, d’environ 12%. Sur trois ans, environ 3% pour les investisseurs individuels et 9% pour l’indice. Sur cinq ans, environ 10% contre plus de 14%. Sur 10 ans, environ 4% contre près de 8%, Sur 20 ans, environ 5% contre environ 8%. Et sur 30 ans, environ 4% contre environ 10%. Il s’agit de rendements annualisés, sauf pour la période d’un an.

Ce serait principalement en essayant d’ajuster leur stratégie selon des renseignements à court terme que les investisseurs développeraient certaines perceptions et céderaient à différents biais qui nuiraient à leur prise de décision. Le problème ne serait donc pas tant la quantité de l’information consultée… que son interprétation. 

Voici quelques repères pour s’y retrouver. 

Quelles sont les principales sources d’informations auxquelles nous avons accès? 
Qu’il s’agisse de placements, de sécurité financière, de planification de la retraite ou de tout autre aspect de ses finances personnelles, on peut regrouper les sources d’information dont nous disposons en quatre grandes catégories:  

  • le conseiller avec qui l’on fait affaire; 

  • les ressources spécialisées (infolettres financières, sites de gestionnaires d’actifs ou d’institutions financières, etc.); 

  • les médias; 

  • et les relations personnelles.  

Parmi celles-ci, le conseiller s'avère également une ressource précieuse pour interpréter les renseignements provenant des autres sources, en fonction de la situation particulière de son client. La chronique d’un économiste, le balado d’un investisseur à succès, l’expérience d’un ami qui a obtenu de bons rendements l’année dernière peuvent tous s’avérer utiles, mais votre conseiller peut vous aider à mieux les interpréter en fonction de votre réalité et de vos objectifs.  

Comment évaluer l’utilité d’une information financière? 
À cet égard, la pertinence d’une information financière sera généralement une question de contexte. Si cette information ne concerne pas spécifiquement vos besoins et le plan à long terme que vous vous êtes donné, il vaudra mieux, souvent, l’ignorer ou la relayer à une personne pour qui elle sera plus pertinente. En l’appliquant de façon erronée à votre propre réalité, vous pourriez être amené à envisager de mauvaises décisions. Par exemple, les tuyaux d’investissement d’un collègue de bureau pourraient être judicieux pour lui, mais se traduire par une décision mal avisée s’ils sont pris au pied de la lettre par une personne qui n’a pas la même tolérance au risque ou les mêmes objectifs à long terme. 

Plus précisément, voici trois questions qu’il pourrait être utile de vous poser devant une information relative à vos finances personnelles. 

  • Cette information me concerne-t-elle?  
    En théorie, toute tendance affectant l’économie ou des secteurs économiques en particulier est susceptible de se transposer à court ou moyen terme dans la situation financière d’une personne. En pratique, cependant, il est important de distinguer ce qui peut motiver des décisions financières à court terme – comme une hausse de l’inflation et des taux d’intérêt – et ce qui pourrait n’avoir que peu d’incidence sur une stratégie à long terme – comme une correction boursière. 

  • Est-ce déjà de l’histoire ancienne? 
    Certaines informations financières concernent souvent des événements passés. Par exemple, une récession économique est définie par une période d’au moins deux trimestres – soit six mois – de croissance négative. Or, historiquement, les récessions ont une durée moyenne de 11 mois au Canada. Cela signifie qu’au moment où on déclare officiellement l’économie en récession, il y a des chances que l’on soit déjà plus près d’une reprise. Même phénomène en ce qui concerne les marchés financiers : au moment où un marché baissier – une chute d’au moins 20 % de l’indice – devient officiel, une partie substantielle des pertes est déjà subie. En outre, avant d’arriver aux oreilles d’un particulier, une nouvelle a déjà beaucoup circulé dans les milieux spécialisés, où des investisseurs institutionnels ont déjà agi en conséquence. Selon plusieurs études, la propension des investisseurs individuels à monter trop tard à bord du train, ou d’en descendre au mauvais moment, finit par affecter leur rendement par rapport à ceux des indices et des grands investisseurs. 

  • Mon plan de match est-il à jour?  
    Avant d’agir sur la base d’une information qu’on a consultée, le plus important pourrait bien être de toujours se référer aux différents volets de sa stratégie d’ensemble. Par exemple, dans l’éventualité où les soubresauts de l’économie finiraient par vous affecter, disposez-vous d’un fonds d’urgence facilement accessible, notamment sous la forme d’un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ou d’une marge de crédit? Avez-vous un plan de gestion de vos emprunts vous permettant de faire face à des taux d’intérêt élevés durant une longue période? Ou encore, devant une chute des marchés boursiers, savez-vous si vos projections à long terme incluaient déjà de telles chutes à court terme dans leurs scénarios? 

Comme on peut le voir, la différence entre une bonne et une mauvaise information ne réside pas nécessairement dans la source de cette information, mais plutôt, très souvent, dans l’interprétation qu’on en fait. En cas de doute, votre conseiller pourra vous aider à faire la part des choses. 

Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article. 
Actualis, « Quelques données pour mettre les rendements de 2022 en perspective » ; « Récession, mode d’emploi ».  
L’Autorité des marchés financiers, « Investir par soi-même : ça ne s’improvise pas ! » 
Les Affaires, « Bourse: ce que je tente d’ignorer » 
Les Affaires, « L’investisseur individuel est souvent son pire ennemi » 
The Balance, « Why Average Investors Earn Below-Average Market Returns » 
Capital Group, « Time, not timing, is what matters »  
Crews Banking Corporation, « S&P 500 vs. Average Investor » 
Innovative Wealth, « Why are Individual Investors so bad at Investing? » 
Investopedia, « Information Overload: How It Hurts Investors » 
Investopedia, « How Bad Investment Advice Can Cost You » 
Mint, « Why mutual fund investors make lower returns than the funds they invest in » 
Seeking Alpha, « Investor Returns Vs. Market Returns: The Failure Endures »