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Quelques données pour mettre les rendements de 2022 en perspective - SFL - DSFRI

Quelques données pour mettre les rendements de 2022 en perspective

Au cours de la dernière année, les investisseurs ont été exposés à toute une gamme d’émotions. Si cette période soulève son lot de questions pour vous, peut-être voudrez-vous intégrer les quelques éléments suivants à votre réflexion.

26 janvier 2023

L’année 2022 avait pourtant bien commencé pour les marchés financiers. Le 3 janvier, l’indice américain S&P 500 était en hausse de 5,69 % sur son niveau d’à peine un mois plus tôt. Mais à la fin du même mois, l’indice avait chuté de plus 9 %. Puis, après de brèves remontées, il passait sous la barre des -20 % en septembre… avant de remonter à nouveau, puis de redescendre... Au Canada, scénario similaire pour l’indice S&P/TSX, avec des creux moins prononcés. 

Au fil de ces montagnes russes, plusieurs ont vu la valeur de leurs investissements fluctuer grandement – et leur niveau de confiance, également. Si vous êtes de ces personnes, les découvertes de la finance comportementale et quelques données historiques pourraient vous permettre de relativiser les choses. 

Un monde de perceptions 

La finance comportementale, discipline qui s’est développée notamment sous l’influence du prix Nobel d’économie Richard Thaler, a démontré que ni les investisseurs ni les marchés n’évoluent de façon rationnelle. Au contraire, plusieurs biais cognitifs et psychologiques les amènent à prendre des décisions souvent contraires à leurs intérêts. 

L’un de ces biais est l’aversion aux pertes, par laquelle une personne accorde beaucoup plus de valeur à ses pertes qu’à ses gains, et en vient à poser des gestes radicaux devant celles-ci. Un autre biais est celui de l’extrapolation, qui consiste à projeter de façon linéaire des tendances récentes, ce qui mène à trop d’optimisme lors de marchés haussiers et à trop de pessimisme lors de marchés baissiers. 

Ce monde de perceptions se traduit dans ce que les professionnels appellent le « cycle des émotions des investisseurs », comme on peut le voir ici.

Diagramme illustrant le cycle des émotions des investisseurs. La courbe débute à gauche avec l’optimisme, puis monte graduellement pour atteindre la complaisance, après être passée par l’excitation, la fébrilité et l’euphorie. Puis elle s’inverse et redescend, passant par l’anxiété, le déni, la peur, la panique, la colère et le désespoir, son point le plus bas. Elle s’inverse ensuite à nouveau en passant à l’espoir, au soulagement et de nouveau à l’optimisme. Le diagramme montre que le risque financier est à son maximum lorsque le sentiment général est au plus haut, mais que le potentiel financier est à son maximum lorsque le sentiment général est au plus bas.

Il peut donc être rassurant de savoir que ce cycle est normal et que les marchés, tout comme chaque personne, finissent toujours par se trouver à un point ou un autre du cycle. Mieux : c’est généralement lorsque le sentiment général est le plus positif – comme en 2021 – que le risque est en réalité à son maximum, et lorsque le sentiment est le plus négatif que le potentiel est le plus grand.  

Revoir son profil de risque 

Dans le même esprit, après cette année 2022 difficile, plusieurs personnes se demandent si leur tolérance au risque est aussi élevée qu’elles le croyaient. Le meilleur moyen de répondre à cette question est, avec l’aide de votre conseiller, de réévaluer votre profil de risque. Le profil de risque permet de déterminer le type de portefeuille qui vous convient le mieux, en incorporant trois notions : 

  • votre tolérance au risque, qui est le niveau de volatilité que vous êtes psychologiquement prêt à subir ; 

  • votre besoin de risque, qui est le niveau de volatilité que vous devriez objectivement accepter pour atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés ; 

  • et votre capacité de risque, qui est le niveau de volatilité que votre situation et votre horizon de placement devraient normalement vous permettre d’assumer. 

Votre profil de risque est le résultat d’un arbitrage entre ces trois aspects. Si le volet de la tolérance est certes de première importance, votre conseiller pourra vous aider à le réévaluer dans la perspective plus globale de votre profil. 

Oui, mais puisque les vieilles recettes ne fonctionnent plus? 

L’un des éléments déstabilisants de la dernière année est que le bon vieux portefeuille équilibré, composé typiquement de 60 % d’actions et de 40 % de titres à revenu fixe, n’a pas tenu ses promesses. Alors que chacune de ses composantes est censée offrir un contrepoids à l’autre, les deux ont affiché des rendements négatifs. 

Ici aussi, les données historiques pourraient permettre de relativiser les choses. Selon une analyse de la firme J.P. Morgan, on a observé, depuis 1980, pas moins de neuf occasions où le portefeuille 60-40 a offert un rendement négatif en cours d’année. Dans huit cas, le rendement l’année suivante a été positif, avec une performance annuelle moyenne de plus de 17 %. Conclusion des analystes : il pourrait être plus important de se concentrer sur ce qu’un portefeuille équilibré pourrait offrir à partir de maintenant que sur ce qu’il a fait dans la dernière année. 

Se synchroniser avec les marchés? 

Voici enfin un élément de réflexion pour les investisseurs qui envisageraient de sortir du marché boursier et d’y revenir lorsque celui-ci sera à la hausse. Le problème est que, pour les raisons comportementales évoquées plus haut, les marchés se rétablissent généralement de façon imprévisible.  

Par exemple, de 1995 à 2022, le rendement composé annuel moyen de l’indice S&P 500 a été de près de 7,7 %. Or, dans cette période de près de 7 000 jours, si un investisseur avait été absent les 20 jours seulement où le marché a offert ses meilleures performances, son rendement aurait été 2,7 %. Pour se synchroniser avec les marchés, il faudrait donc avoir un don exceptionnel : qui aurait pu prévoir qu’en 2008, une année des plus éprouvantes pour les marchés, l’indice S&P 500 allait croître de 11,6 % le 13 octobre, de 10,8 % le 28 octobre, de 6,9 % le 13 novembre, de 6,3 % le 21 novembre et de 6,5 % le 24 novembre? Dans ce cas, le vrai risque aurait été de ne pas être présent lorsque ces rendements ont été obtenus. 

Comme on peut le voir, le risque de placement est une notion complexe qui recouvre plusieurs volets, notamment psychologiques et comportementaux. Si vous avez des questions ou des incertitudes à ce sujet en ce début d’année 2023, n’hésitez donc pas à en parler dès maintenant à votre conseiller. 

Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article. 

Barchart, « Stock Market & Sector Performance ». 
CNBC, « Why you may miss the market’s best days if you sell amid high volatility ». 
Finametrica, « Risk Tolerance and Risk Profiling ». 
Forbes, « The Cycle Of Market Emotions: Where Are We Now? ». 
Investopedia, « An Introduction to Behavioral Finance ». 
J.P. Morgan Asset Management, « Is the 60/40 dead? ». 
MarketWatch, « S&P 500 index ». 
MoneyController.fr, « Ne surestimez pas les récents gains boursiers ». 
The Nobel Prize, « Richard Thaler ». 
Wes Moss, « The Perils Of Market Timing: Missing The Best Days In The Market ».