Comment tirer le maximum d'un CELIAPP

Comment tirer le maximum d’un CELIAPP

C’est le pourcentage des femmes qui hésitent à prendre des risques en matière d’investissement, selon un sondage récent.

24 septembre 2025

Au cours des 25 dernières années, le prix de vente moyen d’une propriété, au Canada, a quadruplé, alors que le revenu disponible des ménages a tout juste doublé. En conséquence, selon les statistiques récentes, il faut deux fois plus de temps pour amasser une mise de fonds.

C’est dans ce contexte que le CELIAPP peut faire une différence.

De quoi s’agit-il?

Le CELIAPP est un compte destiné à l’achat d’une première propriété dans lequel, dès l’âge de 18 ans, vous pouvez cotiser jusqu’à 8 000 $ par année, pour un maximum de 40 000 $. Il comporte plusieurs avantages. D’abord, vos cotisations sont déductibles de votre revenu. Ensuite, tous les revenus de placement y sont à l’abri de l’impôt. Enfin, lorsque vous l’utiliserez pour acheter une propriété admissible, votre retrait sera aussi exempt d’impôt. 

Sur cette base, voici quelques stratégies pour tirer le maximum de cet instrument financier.

CELIAPP ou RAP?

Le CELIAPP n’étant offert que depuis deux ans, plusieurs futurs acheteurs misaient plutôt, jusque-là, sur le régime enregistré d’épargne-retraite (REER). En vertu du régime d’accession à la propriété (RAP), en effet, on peut retirer jusqu’à 60 000 $ d’un REER pour acheter une résidence admissible. On dispose ensuite d’une quinzaine d’années pour « rembourser » le REER.

Si vous comptiez utiliser cette stratégie, un simple calcul vous permettra de voir le potentiel d’une approche qui associe les deux comptes. Sous réserve de sa capacité d’épargne, un couple pourrait en effet disposer, éventuellement, de plus de 200 000 $ pour sa première maison : 60 000 $ par conjoint dans le cadre du RAP, et 40 000 $ par conjoint – plus le rendement accumulé – avec le CELIAPP.

Cotiser à partir du REER

Un autre volet d’une stratégie hybride consiste à maximiser son CELIAPP en effectuant sa cotisation à partir du REER. Le transfert est permis dans les limites des droits de cotisation au CELIAPP, mais il comporte un inconvénient, puisque le montant n’est pas déductible (il a déjà été déduit dans le REER). En outre, vous n’ajoutez pas à votre épargne : vous ne faites que la transférer. Par contre, lorsqu’il sera retiré pour procéder à l’achat d’une propriété, le montant n’aura pas à être remboursé au REER, ce qui serait obligatoire avec le RAP.

Utiliser judicieusement son remboursement

Si vous souhaitez amasser rapidement votre mise de fonds, il pourrait être sage de résister à la tentation de dépenser le remboursement d’impôt engendré par votre cotisation au CELIAPP. Vous pourriez plutôt le réinvestir dans le CELIAPP, ou encore l’utiliser pour cotiser à un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), comme illustré dans le graphique suivant. Vous pourriez ainsi maximiser le double effet des déductions et du rendement à l’abri de l’impôt.

CELIAPP + CELI

Retarder votre déduction

Savez-vous que vous n’êtes pas tenu de déduire votre cotisation l’année même où vous l’effectuez? Cette caractéristique est intéressante pour les personnes en début de carrière, dont les revenus – donc le taux d’imposition – croissent rapidement avec les années. Si elles attendent d’être soumises à un taux plus élevé pour demander leur déduction, elles obtiendront un remboursement qui sera lui aussi plus élevé. Rappelons qu’on peut cotiser au CELIAPP dès 18 ans, un moment où les revenus d’une personne sont généralement plus bas que quelques années plus tard.

Attention au report

La disposition précédente ne doit pas être confondue avec le report des droits de cotisation. Alors qu’on peut reporter indéfiniment ses cotisations à un REER, on ne peut reporter que l’équivalent d’un an de droits de cotisation à un CELIAPP, soit 8 000 $. Concrètement, cela signifie que si vous cotisez 8 000 $ pour la première année et ne faites aucune cotisation au cours des deux années suivantes, vous ne pourrez pas faire une « cotisation de rattrapage » de 3 x 8 000 $ lors de la quatrième année : vous serez limité à vos droits de l’année courante (8 000 $) plus le report maximum de 8 000 $. 

Un outil pour les parents

Plusieurs parents souhaitent aider leurs enfants à acheter leur première maison. Le CELIAPP se prête bien à cette idée : si vous êtes parent, vous pouvez donner des sommes à votre enfant pour l’aider à maximiser les cotisations annuelles qu’il fait à son CELIAPP (notez que vous ne pouvez pas cotiser pour lui). Votre don ne sera pas imposable entre ses mains et, en plus, sa cotisation lui procurera un remboursement d’impôt.

Pas de maison? Pas de problème.

Si vous cotisez au CELIAPP mais, finalement, n’achetez pas de propriété, vous pourrez simplement transférer les sommes dans votre REER et ce, sans égard à vos droits de cotisation REER. Dans les faits, cela signifie que le CELIAPP peut devenir un outil d’épargne-retraite. 

Quels véhicules de placement?

Enfin, un CELIAPP peut contenir une large palette de placements, allant des certificats de placement garanti (CPG) aux fonds communs de placement. Votre choix pourrait varier en fonction de votre horizon et de votre tolérance au risque : si vous projetez votre achat dans 10 ans, peut-être accepterez-vous une certaine volatilité à court terme en retour d’un potentiel de rendement plus grand. À l’inverse, plus votre achat se rapproche, plus vous pourriez vouloir protéger vos acquis avec des placements plus sûrs.

Le CELIAPP se prête à plusieurs scénarios. Pour des recommandations adaptées à votre situation, n’hésitez pas à consulter votre conseiller.