12 novembre 2025
L’année 2025 a été riche en rebondissements, dans le monde économique, et il peut être difficile de s’y retrouver. Voici quelques points de repère.
Une administration américaine qui change la donne
Le fait marquant de 2025 demeure l’entrée en fonction d’une nouvelle administration aux États-Unis, et le déclenchement immédiat d’une guerre commerciale. Les décideurs politiques, les investisseurs et les entreprises composent avec un climat nouveau, notamment en raison de l’imprévisibilité de mesures annoncées généralement par décret présidentiel. En dix mois, la présidence actuelle a émis plus de décrets que la précédente en quatre ans. Les effets à long terme de l’incertitude qui en découle sont difficiles à évaluer.
Néanmoins, les marchés sont demeurés résilients
Dans ce contexte, les marchés boursiers se sont bien comportés. À la fin d’octobre, l’indice S&P/TSX de la Bourse canadienne était en hausse de 22,37 % et l’indice S&P 500 de la Bourse américaine affichait une performance de 16,30 %. De la turbulence a quand même été observée, notamment dans la première semaine d’avril, où le S&P 500 a perdu à lui seul quelque 13 %.
Le huard a repris de l’altitude
Après avoir commencé l’année à 0,6956 $US, le dollar canadien s’est hissé jusqu’à 0,7121 $US au 31 octobre. Cette bonne nouvelle a un revers pour les Canadiens qui investissent sur les marchés américains : le rendement de la Bourse américaine, en effet, qui était de plus de 16 % en devise locale au 31 octobre, rétrécit à environ 13 % lorsqu’on le ramène en dollars canadiens.
L’économie canadienne subit les effets de la guerre commerciale
La guerre commerciale déclenchée par l’administration Trump a commencé à faire sentir ses effets sur l’économie canadienne au deuxième trimestre. Le produit intérieur brut (PIB) a alors reculé de 0,4 % sur une base trimestrielle, tendance qui s’est maintenue en juillet et en août. Au moment où ces lignes sont écrites, on attend les chiffres du troisième trimestre.
L’inflation est sur la cible…
Après son sommet de 2022, l’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), s’est inscrite en baisse au Canada. Elle se situait à 2,4 % en septembre 2025. Ce niveau est dans la fourchette cible de la Banque du Canada, qui considère une inflation de 1 à 3 % souhaitable pour le bon fonctionnement de l’économie. Il représente néanmoins une hausse par rapport à l’inflation de 1,7 % enregistrée en avril, mai et juillet.
… mais les aliments n’ont pas suivi
Si vous avez l’impression que les prix, au contraire, ont continué d’augmenter fortement en 2025, vous n’avez pas tort. Comme on peut le voir dans ce graphique, certaines composantes de l’indice n’ont pas suivi la tendance générale. C’est le cas des aliments, dont les prix étaient en hausse annuelle de 3,8 % en septembre.
Les taux d’intérêt ont poursuivi leur baisse
L’inflation étant contrôlée, la Banque du Canada a continué à réduire son taux directeur en début d’année. Elle a ensuite fait preuve de prudence et laissé son taux inchangé à 2,75 % pendant six mois, avant de le ramener à 2,5 % en septembre et à 2,25 % en octobre. La prochaine annonce de la banque centrale sera le 10 décembre.
Malgré ces baisses, si vous devez renégocier en 2026 une hypothèque contractée au milieu de la pandémie, lorsque les taux étaient au plus bas, sachez que vous devrez peut-être le faire à des conditions plus coûteuses.
Nouvelle hausse du déficit
Un budget a finalement été déposé le 4 novembre dernier par le gouvernement Carney, faisant état d’une nouvelle augmentation du déficit du gouvernement. Le budget prévoit un déficit de 78,3 milliards de dollars pour le prochain exercice financier. Cependant, il instaure une distinction entre les dépenses opérationnelles et les dépenses en capital, ces dernières étant consacrées à des investissements. Dans le déficit de 78,3 milliards estimé pour la prochaine année, les dépenses opérationnelles représentent environ 33 milliards, alors que les dépenses en capital représentent quelque 45 milliards. Le gouvernement prévoit d’éliminer complètement la part du déficit créée par les dépenses opérationnelles dès l’exercice 2028-2029.
Vous payez probablement moins d’impôt
Le 1er juillet, le gouvernement fédéral a fait passer de 15 % à 14 % le taux d’imposition s’appliquant à la première tranche de revenus des particuliers. Selon le gouvernement, l’économie d’impôt maximale atteindra 420 $ par personne et 840 $ par couple. Toujours selon le gouvernement, ce sont les contribuables dont les revenus sont les moins élevés qui profiteront le plus de cet allégement, comme l’illustre ce graphique. Cette mesure est toujours à l’étude, mais elle a été réitérée dans le budget déposé le 4 novembre.
Moins de TPS pour les premiers acheteurs d’une habitation neuve
Le 5 juin, le gouvernement fédéral a aussi proposé d’éliminer la taxe sur les produits et services (TPS) pour les acheteurs d’une première habitation, sur les habitations neuves jusqu’à concurrence d’un million de dollars, et de la réduire sur les habitations neuves dont la valeur se situe entre 1 et 1,5 million de dollars (le montant de TPS remboursé sera dégressif selon la valeur). À noter que de nombreuses conditions s’appliquent et que la mesure, bien qu’elle soit toujours à l’étude, a, elle aussi, été réitérée dans le budget du 4 novembre.
La hausse du taux d’inclusion n’a pas eu lieu
Dans son budget déposé au printemps 2024, le gouvernement fédéral avait annoncé son intention de porter de ½ à ⅔ le taux d’inclusion des gains en capital, et ce, dès le 25 juin de la même année. Or, le 21 mars dernier, le gouvernement a officialisé l’annulation complète de cette augmentation. Celle-ci n’a donc, finalement, jamais été en vigueur.
Plus de « taxe carbone » pour les consommateurs
Pour les provinces où cette mesure s’appliquait, le gouvernement fédéral a aussi annoncé l’élimination, au 1er avril dernier, de sa redevance sur les combustibles, aussi connue sous le nom de tarification sur le carbone ou de « taxe carbone ». De même coup, une mesure liée à cette tarification, la remise canadienne sur le carbone, a aussi été abolie.
Que conclure de tous ces changements survenus en 2025? Quelle incidence auront-ils sur vos finances, vos placements et vos projets? La fin de l’année – ou le début de 2026 – pourrait être un bon moment pour y voir plus clair, avec l’aide de votre conseiller.
Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.
Banque du Canada, « Taux directeur ».
Desjardins, « Des baisses de taux en perspective ».
ExchangeRates, « Canadian Dollar to US Dollar History: 2025 ».
Gouvernement du Canada, « Une réduction d'impôt qui profitera à la classe moyenne » ; « Remboursement de la TPS/TVH pour habitations neuves » ; « Élimination de la tarification du carbone pour les consommateurs à compter du 1er avril 2025 ».
La Presse, « Coup de massue pour l’économie canadienne ».
S&P Global, « S&P 500 » ; « S&P/TSX Composite Index ».
Statistique Canada, « Indice des prix à la consommation ».
The American Presidency Project, « Executive Orders ».