13 mai 2025
Chaque année, des millions de contribuables canadiens reçoivent un remboursement d’impôt. Ils récupèrent ainsi les sommes qu’ils ont versées en trop au gouvernement en cours d’année, compte tenu des crédits ou programmes auxquels ils ont droit et des cotisations déductibles qu’ils ont faites, par exemple, à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER).
Au cours de la dernière année seulement, entre le 8 février 2024 et le 27 janvier 2025, le gouvernement fédéral estime avoir versé près de 44 milliards de dollars en remboursements d’impôt à quelque 19 millions de Canadiens. Cela représente un remboursement moyen de 2 295 $.
Si vous faites partie de ces contribuables, voici cinq idées à envisager pour mettre votre remboursement à profit.
Rembourser vos dettes les plus coûteuses
Les dettes contractées pour des dépenses de consommation peuvent finir par coûter cher en intérêts et, contrairement à un prêt étudiant, une hypothèque ou un emprunt servant à lancer une entreprise, ils ne sont pas un levier pour bâtir un actif. Les soldes impayés sur une carte de crédit trônent au sommet de ces dettes à éviter, en raison de leurs taux d’intérêt souvent très élevés. Le premier usage de votre remboursement pourrait donc être de régler vos dettes coûteuses, en particulier si elles ne sont pas déductibles de votre revenu (ce qui est généralement le cas).
Réinvestir dans votre REER
Une stratégie parmi les plus rentables à long terme est de réinvestir immédiatement votre remboursement d’impôt dans votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER), sous réserve de la limite permise. Comme on peut le voir dans l’exemple suivant, ce réinvestissement peut se traduire par un capital de retraite additionnel très appréciable grâce au rendement composé sur de nombreuses années.
Il existe aussi une autre stratégie que vous pourriez envisager l’année prochaine. Il est possible, en effet, d’estimer le montant approximatif du remboursement qui découlera d’une cotisation REER, en utilisant le taux marginal d’imposition qui correspond à votre revenu. Comme on peut le voir dans le diagramme suivant, une cotisation de 10 000 $, par exemple, pour un contribuable à revenu élevé, pourrait engendrer un remboursement de quelque 5 000 $. (Tous les montants sont à titre indicatif, les chiffres réels dépendant des taux d’imposition en vigueur dans votre province.)
Sachant cela, vous pourriez contracter un emprunt à très court terme, du montant de votre remboursement anticipé, et l’investir à l’avance dans votre REER. Lorsque vous recevrez votre remboursement d’impôt, il vous suffira de l’utiliser pour régler immédiatement votre emprunt (et même davantage, puisque cet investissement additionnel aura lui-même engendré un remboursement d’impôt).
À noter que la même logique s’applique au compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), à condition de respecter les règles propres à celui-ci. Pour en savoir plus sur le CELIAPP, consultez cet article.
Accélérer le remboursement de votre hypothèque
La plupart des contrats hypothécaires permettent de verser un montant forfaitaire chaque année pour accélérer le remboursement du capital – ce qui, à long terme, vient réduire le coût en intérêts. Même si les taux hypothécaires ont diminué au cours des 12 derniers mois, ils demeurent plus élevés qu’il y a quelques années, et le contexte économique actuel fait planer une incertitude sur leur trajectoire future. Dans ces circonstances, alléger le poids de votre hypothèque pourrait être un choix avisé.
Capitaliser votre fonds d’urgence
Un autre usage avisé serait de renforcer votre coussin financier à court terme. On considère généralement qu’une personne devrait disposer de suffisamment d’épargne, accessible rapidement, pour couvrir l’équivalent d’au moins trois mois de dépenses courantes, ou encore trois mois de salaire. Le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est un véhicule approprié pour le faire, puisqu’il met votre épargne à l’abri de l’impôt et peut être encaissé en tout temps. En y investissant votre remboursement d’impôt chaque année, vous pourriez constituer assez rapidement un tel fonds d’urgence. Consultez cet article pour en savoir plus sur le CELI.
Investir dans l’éducation de vos enfants… ou la vôtre
Si vous avez des enfants, vous pouvez utiliser votre remboursement d’impôt pour cotiser à leur régime enregistré d’épargne-études (REEE) en vue de leurs études postsecondaires futures. Vos cotisations ne seront pas déductibles, mais elles vous procureront des subventions et croîtront à l’abri de l’impôt. Sinon, pourquoi ne pas investir dans votre propre avenir professionnel en vous offrant une formation qui fera progresser votre carrière?
Ce ne sont là que les principaux usages que l’on peut faire d’un remboursement d’impôt, mais il y en a bien d’autres : maximiser votre CELI ou votre CELIAPP, bonifier vos assurances, investir dans votre propriété ou votre bureau à la maison…
Parlez-en à votre conseiller et explorez ensemble toutes les possibilités.
Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.
BNN Bloomberg, « Keep more of your dollars invested with these 4 tax perks ».
Desjardins, « 6 avantages fiscaux du REER à découvrir » ; « Rembourser votre hypothèque plus vite » ; « Fonds d'urgence : prévoir les imprévus ».
Investment Executive, « Reinvesting tax refunds is a painless way to improve RRSP positions ».
DFSIN, « Avez-vous un bon fonds d'urgence? » ; « Sept idées pour mettre à profit votre remboursement d’impôt » ; « Cinq stratégies pour utiliser votre remboursement d’impôt ».
Statistique Canada, « C’est le temps des impôts ».