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Une assurance vie comme investissement? - SFL - DSFRI

Une assurance vie comme investissement?

Certains types d’assurance vie comportent un volet d’accumulation de capital. Devriez-vous vous y intéresser?

05 septembre 2024

Outre leur vocation de protection financière, certaines solutions d’assurance vie peuvent s’inscrire dans une stratégie de gestion de patrimoine plus large, en raison du volet additionnel qu’elles incorporent : l’investissement. 

Voici cinq éléments à connaître sur ce sujet. 

1. L’assurance vie : d’abord un outil de protection 

D’abord, il n’est pas inutile de rappeler que le rôle premier d’une assurance vie est d’offrir une protection financière à vos proches. Il est généralement recommandé de souscrire une police d’assurance vie sitôt que le bien-être et le niveau de vie d’autres personnes dépendent de vous, en tout ou en partie. Dans l’éventualité où vous ne seriez plus là pour subvenir à leurs besoins, le capital libre d’impôt dégagé par une assurance vie pourrait leur éviter de voir leur sécurité financière et leur niveau de vie compromis. 

2. Deux familles d’assurance vie 

Il existe deux grands types d’assurance vie. 

  • L’assurance vie temporaire 
    Il s’agit d’une assurance « pure » et limitée dans le temps. Les primes ne servent ici qu’à assurer le versement d’une indemnité aux bénéficiaires de la police, après le décès de la personne assurée. Ces primes sont moins coûteuses que celles des autres types d’assurance, mais il faut noter qu’elles augmentent dans le temps, chaque fois que la police arrive à échéance et qu’on choisit de la renouveler. Signalons par ailleurs qu’il existe des assurances vie temporaires d’une durée de 100 ans – ce qui, en pratique, signifie généralement « pour la vie ». 

  • Les assurances vie avec une composante d’accumulation de capital 
    On parle ici de solutions qui permettent à l’assuré, une fois son besoin de protection couvert, d’utiliser sa police pour accumuler et faire croître un capital à l’abri de l’impôt. Il en existe deux principaux types : l’assurance vie entière (ou permanente) et l’assurance vie universelle. Les primes seront ici plus élevées, puisqu’elles serviront à un double objectif. Cependant, dans le cas de l’assurance vie entière, elles seront nivelées dans le temps et n’augmenteront jamais.  

3. L’assurance vie entière : pour accumuler une valeur dans sa police 

Une assurance vie entière comporte généralement une « valeur de rachat » prédéterminée, qui augmente avec les années. Cette valeur, qui résulte de l’investissement de vos primes par l’assureur, représente le montant que vous pourrez récupérer si vous décidez un jour de mettre fin à votre couverture en demandant à l’assureur de « racheter » votre police. À noter que, contrairement à l’indemnité en cas de décès, le montant reçu alors sera en partie imposable.  

Il existe différentes stratégies pour utiliser votre valeur de rachat. Vous pourriez choisir de mettre fin au paiement de vos primes, tout en conservant une couverture d’assurance d’un montant moindre : on parlera alors d’assurance libérée réduite. Vous pourriez aussi utiliser la valeur de rachat comme garantie sur un emprunt, lequel pourrait être utilisé, par exemple, pour subvenir à vos besoins à la retraite. Cette entrée d’argent ne constituera pas un revenu imposable, mais l’emprunt comportera évidemment des intérêts. 

Une variante notable de ce type d’assurance, l’assurance vie avec participation, vous permet en outre, une fois le besoin de protection et la valeur de rachat sécurisés, de participer à la croissance éventuelle du capital investi par l’assureur. Le cas échéant, votre « compte de contrats avec participation » pourrait vous procurer des « dividendes » que vous pourrez encaisser, réinvestir ou encore utiliser pour augmenter votre couverture, diminuer vos primes ou acheter une assurance additionnelle. Pour plus de détails à ce sujet, consultez cet article

4. L’assurance vie universelle : pour plus de souplesse 

L’assurance vie universelle comporte elle aussi un volet investissement, mais dans une relation plus fluide avec le volet protection. Elle vous permet, une fois que le montant de la prime d’assurance requise a été établi, de lui ajouter la somme mensuelle de votre choix, laquelle sera investie dans les véhicules de placement qui seront aussi de votre choix. Si ces placements sont fructueux, votre capital croîtra dans un fonds d’accumulation. Les sommes accumulées ainsi pourront être utilisées à votre guise, quand vous le jugerez approprié. Vous pourrez les encaisser, les réinvestir, ou encore les utiliser pour réduire et même suspendre carrément le paiement de vos primes : l’assureur ira alors puiser dans votre fonds d’accumulation pour couvrir le coût de l’assurance.  

Avec une assurance vie universelle, vous serez donc davantage en contrôle de vos placements et de leur usage dans le temps. En revanche, il faut noter que les contrats de ce type n’offrent généralement pas une valeur de rachat garantie, que vos rendements fluctueront et que vos primes ne seront pas nivelées dans le temps : elles augmenteront, comme pour une assurance vie temporaire. 

Le diagramme suivant résume en quoi le volet investissement de l’assurance vie universelle diffère des deux autres types d’assurance vie présentés ici. 

5. Un outil additionnel pour soi… et un bon placement pour autrui 

Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour évaluer l’intérêt de ces solutions d’assurance par rapport à une approche qui sépare clairement le besoin d’assurance et les outils de placement. Les deux plus importants sont le taux de rendement anticipé et l’impôt à payer, l’assurance vie présentant généralement des avantages sur ce dernier point.  

Il existe au moins trois cas de figure où la possibilité d’accumuler du capital à l’abri de l’impôt avec son assurance vie présente un attrait évident. Le premier est celui de particuliers qui auraient maximisé leur utilisation de tous les autres outils de placement fiscalement avantageux, comme le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et le compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Le deuxième est celui d’entrepreneurs dont les revenus de placement, ou « revenus passifs », dépassent le seuil de 50 000 $ au-delà duquel leur admissibilité à la déduction pour petite entreprise est réduite. Dans ces deux cas, l’assurance vie pourrait permettre d’accumuler une valeur sans incidence fiscale immédiate. Enfin, l’assurance vie – quelle qu’elle soit – demeure toujours un outil avantageux du point de vue du bénéficiaire : si l’on considère le coût des primes par rapport au capital garanti versé en franchise d’impôt au décès, le taux de rendement peut se comparer très avantageusement, souvent, à celui d’autres véhicules de placement. En outre, le versement au bénéficiaire pourra se faire rapidement, en marge du processus de liquidation successorale, et sans être soumis à des frais d’homologation dans les provinces où ceux-ci s’appliquent. 

Dans tous les cas, il va de soi que le choix d’une assurance vie gagne à s’inscrire dans une approche globale qui vous assurera que chacun de vos besoins financiers est couvert avec l’outil le plus approprié. Votre conseiller peut vous aider à faire ces choix. 

Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article. 

Autorité des marchés financiers,  « L’assurance vie temporaire » ; « L’assurance vie entière et avec participation » ; « Comment utiliser une valeur de rachat sans mettre fin à son assurance? » ; « L’assurance vie universelle ». 

Finance et investissement, « L’assurance vie comme investissement ». 

Investopedia, « Universal Life Insurance vs. Whole Life » ; « Why the Wealthy Should Consider Buying Life Insurance ». 

SFL, « Peut-on utiliser son assurance vie comme investissement? ». 

Les affaires, « Un dépôt garanti à plus de 10%? Non mais... Presque ». 

Policy Advisor, « Is life insurance a good investment? ».